Tisser fait partie des techniques textiles les plus anciennes. Il suffit d’avoir un cadre sur lequel on tend la chaîne à travers laquelle la trame sera tissée. Les tapis tissés main SCHWANDEN du designer textile Christoph Hefti sont réalisés selon ce principe archaïque au Népal.
La particularité de SCHWANDEN est la chaîne. À la place du fin fil de coton invisible utilisé habituellement, on emploie un fil de laine visible de différentes couleurs, filé à la main. Cela rend également le tapis plus doux au toucher. La trame en laine des hauts plateaux tibétains est filée à la main et a la même épaisseur.
Le matériau de départ se présente dans divers tons naturels allant du très clair au très foncé. S’il est teint, il y aura également différents tons dans la coloration.
Atelier Pfister a laissé jouer le designer textile Christoph Hefti sur ce clavier d’irrégularités et de teintes naturelles. Des tapis tissés main avec des irrégularités conscientes ont vu le jour dans une interaction entre tissage traditionnel et tissage archaïque. Le résultat sont des ébauches contemporaines d’une beauté naturelle pour le séjour et la chambre.
Christoph Hefti décrit ainsi son second projet de tapis pour Atelier Pfister:
«Ce projet commence directement dans le textile. Le papier et les ordinateurs n’aident pas beaucoup. D’abord, il y avait un échantillon tissé main. Il avait un bon poids, il était épais et agréable au toucher; on pouvait en faire un tapis! J’ai commencé par la recherche de combinaisons de couleurs et la sélection de différents fils. Cela requiert non seulement une grande imagination mais surtout une bonne interaction avec le fabricant, les tisseurs à la main au Népal. Le ballet des échantillons et les modifications ont conféré profondeur et intensité aux textiles. Je n’oublierai jamais comment Niels Blättler et moi étions agenouillés jusque tard le soir sur les tapis afin de repenser encore les combinaisons de couleurs et d’effectuer de petites modifications ici et là. J’ai pensé, c’est exactement comme cela que cela doit être!»
VITA
Christoph Hefti, né en 1967 à Lausanne, partage sa vie entre la Suisse, Paris, Bruxelles et Milan. Après une formation à la Schule für Gestaltung (École de design) de Zurich, il a étudié à la Central St. Martin’s School of Art and Design de Londres, où il a obtenu un BA Fashion et un MA Fashion/Textile. Après de premiers engagements auprès de Jean-Paul Gaultier (Paris) et Fabric Frontline (Zurich), Christoph Hefti a travaillé 13 ans en tant qu’assistant de création pour Dries Van Noten (Anvers), où il était responsable de la conception et du développement des tissus imprimés. De 2011 à 2013 a suivi un engagement chez Lanvin en tant qu’imprimeur et créateur jacquard indépendant. Ensuite, il a dessiné pour Balenciaga et depuis l’année dernière, il dessine pour Acne Studios à Stockholm. En 2013, il a effectué des recherches dans le domaine du design de flacon et d’emballage pour Bulgari. En parallèle de la mode, il a développé une passion pour les tapis faits main, y a découvert l’échange direct entre le designer et l’artisan, un lien qui a tendance à disparaître de plus en plus dans la mode. À son propre compte, il développe des éditions limitées de tapis noués main, fabriqués au Népal. On pouvait les voir notamment au Palazzo Clerici à Milan, à la Design Miami de Bâle et dans deux expositions solo à Bruxelles et à Zurich. Ils sont représentés par Maniera à Bruxelles et Helmrinderknecht à Zurich.
Pour certains projets, Christoph Hefti travaille avec la créatrice de mode Lela Scherrer. Sous le nom Scherrer/Hefti, ils ont créé les uniformes du pavillon suisse à l’Exposition universelle de 2005 à Aichi (Japon), effectué des recherches pour FREITAG dans le domaine des sacs en tissu et, dernièrement, pour les uniformes des employés du nouveau musée d’art de Bâle.
À côté de ses missions pour l’industrie de la mode et du textile, Christoph Hefti s’est fait un nom à travers divers projets culturels. De plus, il est un membre du jury apprécié lors de concours en Suisse et à l’étranger. Qu’il s’agisse de costumes de théâtre, de projets de performing art en collectif ou d’installations d’art vidéo à son propre compte et pour divers espaces d’art et galeries en Europe, le designer suisse consacré est à l’aise sur différentes scènes. Et son palmarès le prouve également.